L'habitation

Ferme en forme de L
Ferme typique en forme de "L"
Dessin J. Magot

Elle est souvent bâtie au centre de la propriété, entourée de haies vives de palmes, le "jardin"- c'est le potager - est attenant, il héberge les arbres fruitiers; bien entretenu par la fermière, on le fera visiter. La cour appelée souvent "basse-cour" est dévolue aux volailles, les oies de Guinée occupent le terrain, prêtes à mordre tout intrus... et dans un coin le fumier. Le chien de garde, toujours là, sert aussi pour les vaches. Le puits proche de la maison est équipé d'une belle pompe en fonte s'il n'est pas trop profond, un vivier recueillant l'eau de pluie sert d'abreuvoir pour les vaches et de villégiature aux grenouilles et aux moustiques.
La plupart des fermes sont des constructions en "L", la façade principale orientée plein sud ou sud-est. Cette orientation est remarquable car la façade principale est ensoleillée et donne sur la chaîne des Pyrénées. Les communs, fenil et étable, sont construits à angle droit * c'est à dire nord-sud exposés à l'est et abritent la maison des vents dominants d'ouest chargés de pluie. En principe, dans les maisons anciennes du XVIIe siècle, un rez-de-chaussée sans étage, souvent il en fut rajouté un au XVIIIe siècle. Les combles servent de grenier éclairé par des impostes faites dans le mur ou plus tard par des lucarnes "à la capucine" remplacées de nos jours par les affreux chiens-assis. Ce sont de petites fenêtres en saillie faites dans le toit et du plus heureux effet. Le sol est de la terre battue, ce qui amène de la chaleur l'hiver et de la fraîcheur l'été. Le grenier d'une bonne hauteur sert à entreposer diverses provisions et récoltes, ce qui isole un peu les pièces du bas.
* Dans certaines maisons, l'angle droit est légèrement aigu "ce qui favoriserait le glissement de l'air sur la façade ouest et éviterait la formation de tourbillons dans la cour". (Marthe Délas)

Voilà quelques clefs de voûte en marbre qui donnent la date de construction de la demeure
ou de son embellissement, par exemple à l'occasion d'un mariage.


Clefs de voûte, Place de la Bastide à Galan Clefs de voûte de "La Christinie" à Galan

On pénètre dans la maison par une porte souvent bordée de marbre gris originaire de la Vallée d'Aure. Sur la clef du linteau figure la date de construction ou de restauration et un ornement pouvant être les initiales du propriétaire, ou l'enseigne stylisée de l'artisan installé là (voir L'Union, restaurant à Hèches), ou l'étoile indiquant le retour au pays de l' "américain", ou le symbole du mariage qui avait été l'occasion d'embellir la demeure.
La petite entrée comporte l'escalier dans le fond qui conduit au grenier ou à l'étage s'il y en a un. Sur un côté, une porte donnant sur la pièce principale, de bonnes dimensions, qui sert de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher, car c'est la seule pièce chauffée  (caouhado), le "chauffoir". La cheminée est de bonne taille. On s'y rassemble à la veillée, les anciens s'installent dans les coins à l'intérieur de la cheminée, les autres font cercle et grillent dans un courant d'air froid, les chiens et les chats qui font partie de la famille se trouvent une petite place discrète. S'il fait trop froid et si rien n'est prévu, visite ou jeu, la veillée est écourtée. Mais le feu qui, dans l'âtre, sert de source principale de lumière provoque aussi la joie, le rêve, l'enchantement et il inspire le conteur. Celui-ci tire de son répertoire une histoire déjà entendue qu'il faut apprécier comme si c'était une première. Une chandelle brûle dans la glèbe, sorte de tige articulée scellée au mur terminée par une pince maintenant la chandelle droite. Deux lits dits lits clos sont disposés de part et d'autre de la cheminée munis chacun d'un ciel de lit en toile épaisse, formant comme un petit appartement. On couche sur une paillasse bourrée de sépales de maïs, les couettes sont en plumes d'oie ou en herbe séchée, l'édredon est en duvet d'oie. Par grand froid on ne manque pas de réchauffer les lits à l'aide d'un moine ou, pour les plus aisés, avec la bassinoire de cuivre rouge.
L'autre porte de l'entrée ouvre sur une chambre où s'entassent les enfants; elle sert aussi quelquefois de débarras.


Exemples de détails de portes.


Un détail caractéristique des menuiseries anciennes, c'est à dire des portes et fenêtres  : elle ont une épaisseur faible, de l'ordre de 28mm, alors qu'une fenêtre moderne a au moins 35 mm d'épaisseur.

A noter les jolies proportions des façades et des ouvertures. Celles-ci, relativement étroites, sont bordées de calcaire gris genre marbre provenant de la vallée d'Aure, mais ce n'est pas une règle générale. Le bois chevillé est plus courant. Souvent les vitrages des fenêtres sont des petits carreaux de proportions semblables à celles de la fenêtre. Les menuiseries extérieures, volets et fenêtres sont peintes à la céruse (carbonate de plomb dont l'utilisation est interdite depuis 1915) peinture très solide, d'un blanc approximatif, souvent tirant sur un gris pas toujours heureux... Mais certaines menuiseries sont de couleur bleu charrette - on se servait souvent de cette peinture pour les rayons des roues - en fait du bleu de cobalt d'une teinte particulière, originale, à ne pas confondre avec l'outremer foncé, plus banal ou avec le bleu de Prusse.
On peut noter les renforts des volets en forme de deux "Z" superposés, mais pas toujours dans le bon sens. Vérifiez bien !

Les matériaux employés.

Selon l'emplacement de la maison et les moyens du propriétaire, deux matériaux sont employés :

  - Le pisé quand il y a de l'argile dans les parages, le mode le plus économique. Les murs sont en argile additionnée d'un peu d'eau pour la rendre malléable. On la tasse énergiquement à la batte entre deux planches de bois servant de coffrage distantes de 50 cm. Aux dires des anciens, ces maisons étaient solides et confortables du fait des propriétés isolantes de l'argile. Il fallait cependant prendre la précaution de planter une petite haie de palmes - ou laurier-cerise (cerasus lauro-cesarus) - , de buis ou autres arbustes le long du versant donnant sur l'ouest pour le protéger de la pluie le frappant de plein fouet.
Mur en galets de grès quartzite

Si cette protection n'existe plus, on remarque une forte dégradation du mur s'il est en pisé

  - Les galets de grès quartzite qui pullulent dans certains champs. Ils sont assemblés puis, soit jointoyés et laissés apparents, soit enduits au "jet de truelle" avec un mortier à la chaux aérienne, plus tard hydraulique, et au sable de la Baïse. Rien à voir avec l'enduit actuel "à la tyrolienne". Quelquefois les galets sont appareillés inclinés suivant des lignes horizontales du meilleur effet. Jolie construction, solide avec ses murs de 60 cm d'épaisseur au moins, mais il faut acheter de la chaux vive...

Colombage
Cloison en colombage
Les murs de refend séparent les pièces souvent de bonnes dimensions ; ils sont bâtis sur le même mode que les murs-maîtres. Mais les cloisons en colombage hourdis de torchis, sorte de pisé additionné de paille de lin, sont moins fréquentes à Galan.

Certaines maisons d'un style courant dans le Magnoac tout proche, sont constitués pour la partie supérieure des murs d'un appareil de galets alternant avec des briques d'argile, ce qui donne un effet de damier tout à fait réussi.

Le fenil est souvent disposé à angle droit par rapport au corps de bâtiment principal. Il est fermé par une claire-voie, l'oustaous, souvent en bois de châtaignier aux jolis motifs géométriques décoratifs. Sous le fenil sont les étables, les remises, un coin modeste est réservé aux cochons, un autre aux poules.

Les chaînes d'angle sont appareillées, soit avec des schistes de calcaire dur qu'on trouve mélangés à la marne de Houeydets, soit par des blocs de calcaire tendre présents dans les bancs d'argile existant en bordure de la rive droite de la Baïse ou dans de collines au nord de Galan.
Carte des matériaux
de toiture.

H. Polge 1970

Les toits sont, pour le plus grand nombre, couverts de tuile canal. Comme le montre la carte ci-contre, Galan se trouve dans une zone intermédiaire où prédomine la tuile canal. La zone rouge est celle où la tuile canal est exclusive et la jaune est celle où ardoise et tuile canal coexistent quelquefois sur un même toit. La tuile moderne dite romane (ne pas confondre avec romaine, qui est l'authentique canal traditionnelle) beaucoup moins jolie mais moins chère, moins lourde, plus facile à poser et à entretenir tend à la remplacer fâcheusement. Pour éviter que les tuiles canal ne glissent, on s'impose une pente de 33 à 35% (18°) maximum. Cette pente est légèrement atténuée près du bord inférieur de la toiture à l'aide d'une poutre appelée coyau, ce qui donne au toit une une pente légèrement moindre au niveau de l'avant-toit dans le but, dit-on, de retenir la neige, sans doute aussi pour des raisons esthétiques. Mais cette pente ne doit pas être trop diminuée pour ne pas trop ralentir l'écoulement de l'eau, donc de diminuer son débit avec le risque de provoquer des inondations. De plus, la ligne d'intersection de deux pans de toitures de bâtiments contigus, disposés à angle droit, qu'on appelle la noue, a une pente plus faible encore, autour de 13° dans le cas courant, c'est à dire avec les paramètres ci-dessus, chiffre à ne pas trop diminuer pour que l'écoulement soit suffisant dans la noue.
Le faîte du toit, généralement rectiligne à la construction, prend assez vite une forme incurvée. Cela est dû à l'utilisation de pannes faîtières en chêne rarement sec vu l'épaisseur de la poutre ; elle se déformera sous la charge et avec le temps. Actuellement on emploie couramment du sapin traité qui se déformera moins ; les faîtes des toits s'incurvent moins. Mais est-ce vraiment un avantage esthétique ? Certains architectes affirment que cette incurvation est pratiquée depuis toujours pour que les tuiles de la panne faîtière ne soient pas horizontales, car alors l'eau s'écoulerait moins bien à cet endroit précis qui pourtant n'est pas critique...
Quelques toits à Galan avec génoises en tuiles canal :


Souvent la toiture ouest est en ardoise, plus étanche que la tuile, mais alors la pente est de 60% au moins. La toiture intégralement en ardoise, exceptionnelle à Galan, n'avait pas fonctionnellement de raison d'être car les chutes de neige ne sont que rarement d'une abondance justifiant l'emploi systématique de l'ardoise comme c'est le cas en montagne. C'était le fait de quelques rares maisons de la ville cherchant à se démarquer ainsi.
La couverture en chaume de sarrasin probablement répandue jusqu'au XVIe siècle n'a pas subsisté.

Le sens des proportions

Elle dissimule le nombre d'or ! Un maçon, Maurice Soulès de Bonrepos par exemple, bâtit la fenêtre ci-contre. Il saute aux yeux que le rectangle est bien équilibré, qu'il a de bonnes proportions : en effet, il mesure 1,68m de haut et 1,03m de large et le rapport de ces deux dimensions, 1,68/1,03 vaut 1,63, ce qui est précisément à 0,6% près la valeur du nombre d'or : 0,62. Cela n'est pas un hasard, les bons artisans connaissent et utilisent d'instinct des proportions harmonieuses où le nombre d'or est souvent et naturellement mis à contribution.
Voir sur ce sujet passionnant du nombre d'or "La vie végétale à Galan. Quiz sur le soleil".
Une fenêtre toute simple
qui obéit aux normes

L'armoire pantalonnière L'armoire pantalonnière
Armoires pantalonnières à un et deux tiroirs.
Le mobilier

Si on se fie, entre autres, aux minutes notariales, il est très divers selon les moyens de la famille. Le coffre omniprésent sert pour tous les rangements et à des usages multiples comme par exemple la conservation du sel. L'horloge comtoise importée de Forêt Noire au XIXe siècle, dont on ne changera pas l'heure, est souvent présente ; des spécialistes courant la campagne savent les réparer, nous en avons encore un à Galan.
Très répandue et bien typique de la région est l'armoire-pantalonnière constituée à la partie supérieure d'une armoire traditionnelle divisée verticalement en deux parties égales : d'un côté une penderie, de l'autre une série d'étagères pour ranger le linge et les draps. La partie inférieure comporte un ou deux tiroirs réservés aux vêtements et particulièrement aux pantalons à disposer à plat.
Le bahut à deux corps et quatre portes était courant, soit très simple, un placard, soit de style Louis XIII - fabrication locale traditionnelle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle - avec des motifs à pointe de diamant.
Une enfilade dans le même style surmonté parfois d'un vaisselier recevant en principe la vaisselle commune, puis décorative vers le fin du XIXe siècle.
La table pour les repas est rectangulaire, à deux piétements, avec un plateau quelquefois très épais, jusqu'à 10 cm, et pour s'asseoir, des chaises paillées et des bancs. les essences utilisées en façade pour les meubles sont le chêne et le châtaignier, ou même du fruitier et le noyer. Les faces latérales et le fond sont beaucoup moins soignées : peuplier ou vulgaire résineux peu ou pas ouvragé.

Les lits sont souvent dans la pièce principale. Un baldaquin soutient des rideaux épais, ce qui constitue une chambre miniature. La paillasse sert de sommier, elle est rembourrée de cosses de haricots séchées, le matelas est en laine plus ou moins cardée, les édredons, les couettes, les oreillers sont garnis de plumes de volailles et au mieux de duvet d'oie ou d'eider, plus rare.

Quand Rimbaud rêve,
                  et nous fait rêver...

On ne peut être indifférent à ce sonnet de Rimbaud qui décrit un buffet comme nous en avons connu un : tout y est, la couleur, le contenu, l'odeur, et le rêve de ce poète magique âgé alors de seize ans.

C'est un large buffet sculpté; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants;

Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons;

C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.


Arthur Rimbaud, Octobre 1870  (il a alors 16 ans...)

Arthur Rimbaud
Vernis mou, d'après la photographie de Carjat. Vers 1870.



Et que pensez-vous de cette évocation par Francis Jammes
de cette touchante armoire ?

La salle à manger.

Il y a une armoire à peine luisante
Qui a entendu les voix de mes grand'tantes,
Qui a entendu la voix de mon grand'père,
Qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l'armoire est fidèle.
On a tort de croire qu'elle ne sait que se taire,
Car je cause avec elle.
...


Détails des marches d'escalier

Les compagnons utilisaient la formule suivante pour déterminer les dimensions dont il ne faut pas trop s'écarter pour que l'escalier soit facile à monter :
L = giron (profondeur de la marche sans le nez),
h = hauteur de la marche.
 L + 2 x h = 64cm

Il est remarquable de constater que les escaliers, surtout s'ils sont anciens, à Galan – et peut-être ailleurs – satisfont à cette formule. Les escaliers modernes l'ignorent souvent ce qui peut les rendre moins confortables à monter.
Presque parfait !
Un escalier presque parfait
(29 + 16 = 65cm).
Un joli départ de rampe d'escalier.

Pour un escalier un peu raide conduisant à un grenier, on mesure : L = h = 23,5cm. La formule n'est pas satisfaite, car : L + 2 x h = 70,5cm devrait valoir 64cm.
L'escalier en colimaçon qui mène à la tribune de l'Église Saint Julien est conforme : hauteur = 19cm, giron au milieu de la largeur de la marche : 27cm. La formule donne 2 x 19cm + 27cm = 65cm, très proche de 64cm, donc correct à 1,6% près.



Deux applications de cette formule :

- 1. Une échelle mesure 3 mètres de long. Appuyée contre un mur vertical, son pied est à 1,20m du mur.
Quelle est la valeur de l'espacement idéal de deux barreaux ?

La projection verticale AO sur le mur vaut : 3 x Cos(ArcSin(1,20/3)) = 2,75m.
Le nombre de barreaux valant n, l'application de la formule ci-dessus donne :
2*2,75/n + 1,20/n = 0,64m.
D'où n = 10,47.
Donc l'espacement idéal entre deux barreaux doit être de 3,00/10,47 = 0,28m.
C'est la valeur qu'on rencontre couramment.


- 2. Si la hauteur est nulle, ce qui est le cas d'une démarche sur un plan horizontal, le giron vaut 64cm ; c'est la longueur du pas de marche normal.



Le bois utilisé pour faire les marches d'escalier est souvent du peuplier, inusable, ou du châtaignier, ou du chêne.



La charpente, splendide !

On est confondu par la multitude et le niveau des connaissances requises pour réussir de telles charpentes: choix du bois, sciage, géométrie dans l'espace, manutention, transport, mise en œuvre, résistance des matériaux, esthétique, optimisation, outillage spécial : herminette, scie à refendre.
Une enrayure
On apprécie la formation qu'est le compagnonnage où ces connaissances se transmettent. Un rappel : la géométrie descriptive ne fut inventée par Monge qu'à la fin du XVIIIe siècle. Au sol, on prépare l'épure, on procède au "marquage" des pièces par les "traits de charpente".
Étonnant!
Une ferme modèle

[Ces renseignements sur les charpentes nous ont été communiqués par l'Entreprise Faulong à Campuzan 65330 Galan].



S'éclairer

La bougie en stéarine au début importée de la ville algérienne du même nom et la bougie de cire d'abeille dont un lot figure souvent dans le trousseau de la future mariée avaient pris le relais des chandelles en suif souvent de fabrication maison ou en résine provenant des Landes.
La lampe Pigeon
La lampe à huile ou caleilh est alimentée à l'huile d'œuilette. L'œuilette est un pavot cultivé dans le nord de la France et en Belgique. L'huile se trouve partout.
La lampe à pétrole supplante la lampe à huile. On exploite une découverte bien simple qui consiste à entourer la mèche et la flamme d'une cheminée en verre, ce qui accélère la circulation de l'air et rend la flamme plus brillante du fait d'une combustion améliorée. Les modèles rivalisent de beauté, de jolies œuvres d'art. La lampe "Tempête" est utilisée à l'extérieur et pour les voitures à chevaux.
La lampe Pigeon du nom de son inventeur connut un succès considérable depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à la dernière guerre, succès dû au fait que bien qu'alimentée à l'essence minérale elle était "garantie inexplosible". Cette propriété est obtenue en garnissant le réservoir de poils de lama qui imprègnent la mêche en coton. Ainsi l'essence n'est plus sous la forme liquide, ce qui supprime le risque d'explosion. Il fallait y penser !

En 1927, Galan fut alimenté en électricité par la Société Grimal. Alors, surgissent les ampoules électriques de 25 watts jugées éblouissantes dans la pénombre courante, reléguant les traditionnelles lampes à pétrole.
Puis des moteurs électriques font leur apparition, les frigidaires, les lave-vaisselle...
Le gaz butane en bouteille se répand dans les années 50, puis la télévision, le chauffage central... Quelle évolution rapide en peu de temps !

La notion de maison.

Le terme (maysou en patois) désigne souvent non pas le seul bâtiment, mais la propriété dans son ensemble dont l'héritier est le gérant, le dépositaire actuel, chargé de transmettre le patrimoine familial en bon état et si possible agrandi et amélioré.
La maison, c'est presque la famille.
Voir sur ce sujet l'étude approfondie et intéressante de Rolande Bonnain dans "Les Baronnies des Pyrénées", Éd. École des Hautes Études en Sciences Sociales, tome II, pages 179-193.



La notion de voisin.

On se doit d'entretenir de bonnes relations avec son voisin même s'il est quelque peu réfractaire, surtout avec le plus proche, dit "le premier voisin". Il intervient au moindre signe : maladie, accident, service à rendre. Il veille, s'assure que tout semble normal. Il portera le cercueil du défunt.



Se chauffer avec quel bois ?
Era legnou de clouc
Que dechec mouri sa may
At cant deth houc;e
Era de castagne
Qu'ag pensec he.
Le bois de peuplier
Laissa mourir la vieille mère
Au coin du feu;
Le bois de châtaignier
Faillit en faire autant.




Ce porche, ellipse ou anse de panier ?
L'anse de panier est une ellipse truquée, faite de cercles proches des cercles principaux d'une ellipse. Bien que l'ellipse puisse être tracée facilement comme le font les jardiniers avec une corde et deux piquets plantés aux foyers de l'ellipse, l'anse de panier est très utilisée par les bâtisseurs, quoique moins prisée que l'ellipse par les "esthètes". Il existe couramment des anses de panier à 3 cercles, à savoir 2 petits cercles symétriques centrés sur le grand axe et un grand cercle centré sur le petit axe, et des variantes basées sur le même principe à 5 et 7 cercles.
Cliquez ici pour avoir la réponse
D'après vous, quelle est la courbe qui a été utilisée pour dessiner cette voûte de "La Christinie" : ellipse ou anse de panier ?
Cliquez sur la photo pour vérifier votre réponse et pour éventuellement faire un petit détour vers la géométrie de l'ellipse et de l'anse de panier.

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