Le Gouffre d'Esparros

Il est situé à une petite ½ heure de Galan par Lannemezan, puis direction La Barthe de Neste, au deuxième rond-point tourner à droite vers Avezac. Ensuite, le Gouffre d'Esparros est fléché. Il est sage de réserver par téléphone au 05 62 39 11 80, les visites étant contingentées.
Horaires des visites : 10 h à 11 h 30 et 14 à 18 h 30 tous les jours. Tarif Adultes : 35 F.

La vue après Lannemezan est splendide : du plateau, on voit la chaîne des Pyrénées toute proche, puis on pénètre au cœur des Baronnies dans leur splendeur.
On raconte qu'une bergère ayant perdu un mouton vers le Col de Coupe appela de l'aide pour qu'il soit délivré. C'est ainsi que fut découvert le gouffre d'Esparros. Il fut exploré en 1938 par le célèbre spéléologue Norbert Casteret (1897-1987) et après d'importants travaux d'aménagement fut ouverte au public le 1er août 1997. Pour protéger le site, d'infinies précautions sont prises : le nombre de visites est limité à 14 par jour, le nombre de visiteur par visite ne peut excéder 20, la durée de séjour sous terre d'un visiteur est de 54 minutes, pas une de plus. Ces limitations garantissent la stabilité des valeurs des paramètres sensibles pour la préservation du site qui sont la température, le taux d'humidité, la teneur en gaz carbonique. Pour plus de sécurité, ces paramètres sont mesurés en permanence automatiquement et peuvent être consultés à distance. On remarque que la température a tendance à s'élever avec le nombre de visiteurs mais reste dans des limites acceptables du fait des restriction des visites. Les taux de gaz carboniques et d'humidité dépendent de la saison plus que du nombre de visiteurs.
Le livre d'or est bien le reflet de l'enthousiasme des visiteurs : le gouffre est pour certains leur septième merveilles du monde, les concrétions naturelles cristallines font rêver, les proportions monumentales de la voûte sont impressionnantes. Il faut dire que les éclairages style "son et lumière" sont bien disposés pour mettre en valeur les formes des concrétions. Les commentaires enregistrés et ceux du guide compétent ne sont aucunement rébarbatifs, ils pousseraient à la méditation et à la sérénité dans ce temple de l'insolite, du gigantesque et du beau. L'œuvre se poursuit inlassablement sous nos yeux : la goutte d'eau à l'extrémité d'une stalactite entraîne du calcaire dissous qui se déposera sur la stalagmite sœur, mais dans combien de temps, cent ans, mille ans, on ne sait. Aucune mesure n'a été faite pour mesurer la vitesse de la croissance de ces concrétions, car ici le temps est pour l'homme un paramètre sans signification : ces merveilleux ornements ont été commencés par la nature, y a-t-il 1000 ans ? Là, on comprend car c'est encore à peu près à notre échelle. Mais le guide parle de 100 millions d'années pour élaborer tel chef-d'œuvre. Puis, me montrant une aragonite : "Là, c'est 150 millions d'années". Alors, je lui dis que c'est si lointain que je ne me souviens plus très bien... Il pourrait annoncer cinq cent millions d'années, la signification pour moi serait la même : l'échelle nous échappe et de telles durées ne sont plus significatives tant elles sont effrayantes.
Sans entrer trop dans le détail, il faut savoir que le Gouffre d'Esparros comme le gouffre voisin de Labastide est calcaire. L'eau à la température ambiante de 13°C, chargée de gaz carbonique, ce qui est le cas quand elle traverse la couche supérieure du sol, arrive à dissoudre du calcaire qui, sous l'effet de l'évaporation - même faible, car l'air est humide - et de la déperdition en gaz carbonique alors qu'il est en suspension, dépose une trace de calcaire d'abord sur la stalactite, puis à la verticale sur la stalagmite. Ce qui est spectaculaire, c'est que le calcaire qui se dépose ainsi est cristallisé sous la forme de calcite et d'aragonite.

Pour les amateurs de minéralogie *.

* [Sources : La terre, Encyclopédie de la Pléiade].

Ces matériaux sont d'une beauté étonnante au Gouffre d'Esparros, on ne se lasse pas d'admirer ces bijoux géants de la nature. Et on ressort du Gouffre ravi de ce dépaysement d'une heure et tout étonné de retrouver un monde à notre échelle !



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Vous pouvez aussi visiter la grotte de Gargas, un joyau de la préhistoire.



Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
C. Baudelaire, les Fleurs du mal, «La mort», CXXVI, VIII.
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