Depuis les glaciations du quaternaire,
on ne signale pas de sérieuses catastrophes naturelles
à Galan


Seule la musique que vous entendez en ce moment est apocalyptique !

Vous avez le choix :

Témoignages historiques
Les séismes
La grêle






Quelques témoignages historiques

[Sources : La Revue des Pyrénées 1895, La Revue des Hautes-Pyrénées 1907].
Les années s'écoulent et connaissent ce genre de "catastrophes naturelles" somme toute assez banales, aussi arrêtons cette énumération pour ne citer que les événements qui ont marqué. Notons au passage que dans ces registres détaillés, Galan n'est pas mentionné une seule fois.

- 1660, le 21 juin, environ les quatre heures du matin, est venu un tremblement de terre le plus horrible qu'on ait jamais vu ou verra. Est particulièrement touchée la ville de Bagnères de Bigorre, mais dans toute la France, disent les chroniqueurs, on ressentit plus ou moins ce séisme qui aurait duré 3 semaines.
- 1750, le 24 mai à 10 heures du soir, on entendit dans la vallée de Lavedan un grand bruit comme d'un tonnerre sourd. Il fut suivi d'une secousse violente de la terre qui dura l'espace d'une minute. A cette première secousse il en succéda plusieurs autres jusqu'au lendemain dix heures du matin. Il y en eut quelques autres dans le même lieu les jours suivants, ce qui donna à croire que le foyer de ces tremblements de terre était entre Saint-Savin & Argelès où les ébranlements furent plus forts que partout ailleurs...
- 1884, séisme qui a marqué les populations proches de la faille pyrénéenne, n'est pas retenu parmi les grandes catastrophes dans les statistiques.


Les séismes
Si on écoute les esprits forts, Galan serait situé dans une zone à risque, la fameuse faille pyrénéenne et, affirment-ils, nous pourrions nous trouver un jour dans la situation dramatique évoquée par la musique que vous êtes en train d'entendre, ou pire. Voyons de plus près ce que les statistiques en la matière et les sismologues nous apprennent.
[Les informations ci-après sont issues du RSSP, Réseau de Surveillance Sismique des Pyrénées dépendant du CNRS (UMR 5562)].

La sismicité historique en Bigorre
En jaune séismes destructeurs et année où ils sont survenus,
en rouge foncé, séismes non destructeurs mais sévères,
en rouge clair : Galan, loin des drames !
La carte ci-contre reprend les séismes signalés par les chroniqueurs, puis par les sismographes. Il est clair que Galan a toujours été à l'écart des risques et n'a jamais été inquiété. Une autre carte fournie par le même organisme répertoriant les séismes survenus entre 1989 et 1998 fait apparaître que le plus proche séisme de Galan avait une magnitude comprise entre 3 et 4 Richter et que son épicentre était situé à plus de 25 km de Galan vers Tilhouse. Enfin les derniers séismes en date son survenus le 16 juin 1999 à 14h18 TU à Vielle-Aure magnitude 2,2 Richter et plus récemment le 4 octobre 1999 à 18h14 TU à Saint-Béat, magnitude 4,1 Richter. Aucun de ces séismes n'a été perçu par la majorité des Galanais.
Enfin nous avons la chance d'être en possession d'une étude faite en juin 1998 par Anne Peltier, géographe, portant sur les accidents et dommages opérés par les séismes en Bigorre depuis le XVIIe siècle. Nous extrayons de cette étude les points suivants :
Deux zones de la Bigorre ont connu à plusieurs reprises de graves destructions. La première englobe Lourdes, Argelès, Pierrefitte-Nestalas, Juncalas, la deuxième comprend Bagnères, Lesponne, Campan. Dans chacune de ces zone, les destructions ont été nombreuses au fil des ans et il y eut même des accidents mortels à Juncalas, Bagnères et Campan. La zone la moins touchée où des dégâts mineurs n'ont été constatés qu'une seule fois est délimitée par un cercle de 25km de rayon centré sur Pierrefitte-Nestalas. Capvern-les-Bains qui est situé à l'intérieur de ce cercle près de sa périphérie est la ville la plus proche de Galan où des manifestations sismiques de faible importance on été constatées. Et de plus, Galan est à l'extérieur de ce cercle à la distance respectable de 14 km à vol d'oiseau de Capvern.
C'est dire qu'il n'a jamais été constaté ici le moindre dégât dû à un tremblement de terre. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura jamais de séisme à Galan, mais enfin, l'histoire plaide en notre faveur et confirme une fois encore que nous sommes protégés de dieux. Galan est bien le Paradis en Bigorre.

La grêle et ses mystères

Ciel : lieu de délices que l'on dit être le Paradis
et d'où nous arrivent la pluie, la foudre,
la grêle et les bombes.
Albert Brie, Sociologue canadien.

[Sources : 1/ Documentation diffusée par l'Association Départementale de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques des Hautes-Pyrénées, membre de l'ANELFA (Association Nationale d'Étude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques).
2/ Microphysique des nuages de Henri Dessens, extrait de Géophysique, Ed. La Pléiade].


Le coût des dépenses entraînées par la grêle s'élève pour la France entière à 1 milliard de francs par an. Techniquement, les choses ne sont pas simples. M. Dessens spécialiste de la grêle au Centre de Recherches de Campistrous m'explique qu' "il y a de la grêle dans les Hautes-Pyrénées parce que la partie centrale de la chaîne est soumise aux vents du sud en altitude, ce qui crée une situation propice à la formation des orages à grêle". Effectivement, on a connu des chutes de grêle spectaculaires à Galan et dans les alentours les 12 mai 1967 et 27 mai 1985. Si les risques sont sans commune mesure avec les séismes ou les tornades, il ne faut pas les sous-estimer, les dégâts sont réels à Galan. Plusieurs départements sont touchés principalement dans le sud-ouest et le centre et Galan a la malchance de se trouver à la limite mais hélas à l'intérieur de la zone à risque. Les statistiques 1988-96 de l'énergie de la grêle montrent qu'à 20km au sud de Galan, les effets de la grêle deviennent négligeables. Cependant les maïs encore très petits ne sont pas trop torturés, par contre le ray-grass "engraissé" à l'azote, destiné à l'ensilage, souffre car il est presque adulte à cette époque. Il faut remarquer aussi les points qui sans être positifs ne sont pas négatifs : la grêle n'a jamais tué personne et ne cause pas de dégâts aux bâtiments, car contrairement à ce que l'on observe dans certains pays comme l'Amérique du Nord où tout est à une autre échelle, nos grêlons à nous n'ont au maximum que la taille d'un œuf de pigeon, jamais de poule. Peut-être une tuile par ci par là, mais rien de bien méchant, la tuile était probablement déficiente... Il n'en reste pas moins que la fréquence de la grêle dans la région fait que depuis des générations on s'emploie à lutter contre elle avec des succès divers mais croissants dans le temps. Le Centre de Recherches Atmosphérique situé à Campistrous à une dizaine de kilomètres de Galan, en liaison avec l'ANELFA, occupe une partie de son temps à étudier lutte contre la grêle. Le voile se lève mais quelques mystères subsistent. Par exemple : Une réponse partielle, simple mais pertinente est donnée dans un livre de prix du Collège de Bonnefont (qui hébergea un temps les élèves du Collège de Garaison) intitulé "Les cent merveilles de la nature" de M. de Marlies, 1847, Mame Éd. :
Si le nuage neigeux est saisi par un froid subit et rigoureux, les vapeurs dont il se compose se condensent en globules plus ou moins considérables, se gèlent fortement, et sont déterminées alors par leur pesanteur à retomber sur la terre; elles s'unissent quelquefois dans leur chute au point d'acquérir un très fort volume, ou peut-être n'acquièrent-elles ce volume qu'en congelant toutes les particules acqueuses qu'elles touchent, devenant ainsi le noyau de plusieurs couches de glace. Ce sont ces globules, dont la forme, rarement arrondie, est le plus souvent anguleuse que nous désignons par les noms de grêle et de grêlons.
Le même ouvrage donne une raison audacieuse expliquant pourquoi la grêle se forme l'été plutôt que l'hiver : "Il s'élève d'ailleurs dans l'été un nombre bien plus grand d'exhalaisons salines et nitreuses, et leur rencontre avec l'eau qui descend des nuages, accélère la congélation, et souvent même pour la produire".

On peut aussi se poser la question : comment naît la grêle ?
Des hypothèses plutôt que des réponses définitives sont formulées, mais certaines affirmations sont avérées.
Définition : la grêle, morceau de glace de plus de cinq millimètres d'épaisseur qui tombe du ciel dans certaines circonstances.
En apparence, cela paraît simple.
L'enclume
Le cumulo-nimbus
a la forme caractéristique d'une enclume
Elle se forme dans des cumulo-nimbus dont la grande hauteur engendre de forts courants d'air ascendants. L'eau qu'ils entraînent depuis le sol vers la haute altitude peut atteindre la température de -12°C et même à cette basse température cette eau ne se transforme pas en glace dans le cas où les noyaux de congélation naturels se trouvent être rares. On dit que l'eau est alors en surfusion. Il peut se faire que les gouttes d'eau continuent à monter donc à se refroidir, et on constate que la surfusion peut persister jusqu'à -32°C à l'altitude de 8000 mètres ou plus. C'est alors que le nombre de cristaux de glace augmente soudainement, la surfusion disparaît et la congélation des gouttes d'eau se propage si leur température est inférieure à zéro ce qui crée une multitude d'embryons de grêlons. Les perturbations en particulier ascendantes font s'entrechoquer ces petits grêlons qui se soudent par "déposition" et finissent par avoir une vitesse de chute supérieure au courant ascendant. Dans leur chute les grêlons rencontrent d'autres grêlons auxquels ils se soudent ou d'autres gouttes d'eau surfondue qu'ils congèlent et qui les engraissent. Si par bonheur les grêlons et les gouttes d'eau ne sont pas trop nombreux, le grêlon reste petit dans sa chute, il est opaque, peu dense, friable, sa vitesse est relativement faible ce qui laisse espérer qu'il aura le temps de fondre avant d'atteindre le sol. Mais si, dans sa chute, le grêlon en formation rencontre nombre de grêlons ou de gouttes d'eau, son poids et sa vitesse augmentent et il fera des dégâts en arrivant au sol.
En fait la vie d'un grêlon, quoique brève, est très tourmentée : il passe d'un courant ascendant à un autre, ou se retrouve dans un courant descendant, change d'environnement, de température, de vitesse. Cela fait que sa constitution n'est pas homogène : il n'est pas sphérique, semble être le résultat de la superposition de couches et a rarement l'aspect de glace translucide.
On remarque souvent dans notre région de forts vents horizontaux dont la vitesse croît avec l'altitude, ce qui entraîne au loin les particules supérieures qui sont fines et ont une faible vitesse de chute. Parallèlement le nuage s'alimente en vapeur d'eau et grandit, augmentant le risque de grêle pour le voisinage. Si le nombre global de grêlons diminue à cet endroit, les gros grêlons situés vers le bas continueront leur chute destructrice en dépit du vent. On constate souvent dans ce cas la trajectoire rectiligne de la grêle.
Les chutes de grêle dépendent de la saison. Dans notre département, c'est en mai et juin que la grêle sévit le plus : 52% du total annuel et pratiquement pas de chutes de novembre à mars, comme le montre le graphique ci après. On note dans le deuxième graphique que la grêle a une énergie maximum en mai, ou en termes concrets, c'est alors que les grêlons sont les plus rapides, les plus gros, les plus nombreux et donc causent le plus de dégâts.

La fréquence des chutes de grêle (en %) L'énergie des chutes de grêle (en joules)

Une bizarrerie : la grêle tombe à des heures de prédilection comme le montre le graphique ci-dessous :

La fréquence de la grêle suivant l'heure.

On remarque que 66% des chutes ont lieu entre 15h et 20h TU. La fréquence maximale se situe à 17h-18h TU.
Des statistiques portant sur 12 ans (1985 à 1996 inclus) font apparaître que 91% des dommages dus à la grêle s'étalèrent sur 6 journées seulement pendant cette période. Le risque de grêle est donc relativement rare, ce qui fait dire aux spécialistes que la grêle est un fléau qui sait se faire oublier et n'intéresse personne jusqu'à ce qu'il survienne, alors c'est l'affolement. C'est là un risque qui relève typiquement de l'assurance :


Le coût des cotisations prend en compte
un risque important ayant une fréquence faible.

Au XIXe siècle, l'assurance était couramment vendue par des colporteurs qui parcouraient la campagne, et aujourd'hui encore les assurances sont souvent vendues ainsi.

Un exemple concret : les caractéristiques de la chute de grêle du 29 avril 1999 sur Galan et Galez. [Source Anelfa N°48, Campagne antigrêle 1999].

Lieu Durée Diamètre maximum des grêlons en mm Nombre de grêlons par m² Masse totale de grêlons par m² Energie cinétique des grêlons en joules/m² Poids total d'iodure d'argent utilisé en grammes
Galan 60 14 7534 1887 160,8 79
Galez 30 26 5810 3793 595,4 103


Peut-on lutter contre la grêle et quels sont les moyens à notre disposition ?

Des observations en temps de guerre laissaient penser que les coups de canon avaient pour effet d'écarter la grêle qui, avantage supplémentaire, tombait chez l'ennemi voisin. De là on établit une loi-rumeur simple : le bruit éloigne la grêle. Et on fit sonner les cloches quand un nuage caractéristique se profilait à l'horizon. Je me souviens que le tailleur d'habits de Galan, un certain Cabos, près de L'Église, qui était préposé à cette tâche de carillonneur, avait eu des ennuis avec la population il n'y a pas si longtemps parce qu'il n'avait pas sonné les cloches à temps. Voici la remarque de A. Abadie sur ce sujet dans son livre Itinéraire Historique des Hautes-Pyrénées :
"On croit communément dans les villages qu'il est au pouvoir des prêtres de conjurer la grêle, et plus d'un curé a été obligé d'abandonner sa paroisse, pour n'avoir pas détourné l'inévitable fléau". Mais les choses ont évolué. Le rôle bénéfique du bruit ne serait pas si important qu'on le pensait naguère, peut-être même serait-il nul.
Le sujet "interpelle" les savants depuis des lustres et des solutions existent, la lutte organisée permet de diminuer les dégâts de 40% au moins. Si on ensemence le nuage avec des noyaux de congélation au bon moment et à la bonne altitude, on augmente le nombre de grêlons potentiels au détriment de leur poids. Les grêlons moins gros descendent plus lentement ce qui leur donne une chance de fondre avant d'atteindre le sol.
Dès 1946, des chercheurs et non des moindres : Langmuir, Serpolay, Vonnegut, Dessens, firent des essais avec différents générateurs de noyaux glaçogènes. Tour à tour furent utilisés la neige carbonique, le propane, l'iodure d'argent. C'est ce dernier produit qui a été finalement retenu. Le moyen de propulsion diffère : fusées émises depuis le sol au sein du nuage, ou émission depuis un avion, ou générateurs au sol. C'est ce dernier système qui a été choisi par la France. Le principe est simple : par la combustion au moment propice - c'est là le problème - d'une solution acétonique d'iodure d'argent, des générateurs propulsent dans l'air des quantités astronomiques de noyaux de congélation. La France qui est pionnière dans ce domaine a créé en 1951 l'ANELFA, Association Nationale d'Etude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques, financée en grande partie par les Conseils Généraux, dont une station existe à Lannemezan. C'est cet organisme qui a la charge de la prévention et de la lutte contre la grêle. L'alerte est déclenchée par Météo-France 4 heures avant les chutes prévues. Des opérateurs dispersés dans la campagne et chargés d'un poste anti-grêle sont avisés automatiquement par téléphone, les générateurs sont mis en route aussitôt.
A la morte saison, on étudie les résultats des grêlimètres; ce sont des plaques de polystyrène extrudé qu'on expose aux chutes de grêle. Après étalonnage, l'analyse des impacts fournit des renseignements sur la taille, le nombre, l'énergie des grêlons, ce qui permet de faire des statistiques et de progresser dans cette étude difficile. En 1997, il y avait 197 grêlimètres dans notre département.

Un dernier point : on s'est posé la question de savoir si l'iodure d'argent utilisé dans la lutte contre la grêle, et en particulier l'argent était toxique. Des études sérieuses faites en particulier dans les province espagnoles de Castille et du Leon ont montré qu'il n'en était rien, même aux teneurs maximales. On peut même boire de l'eau de pluie provenant d'un nuage ensemencé sans aucun danger.

Conclusion : L'argent n'a pas d'odeur..., et n'a pas de goût !

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